Toute conception est la promesse implicite d’un lien indéfectible de la part des parents du futur enfant. Toute malfaçon dans cette promesse atteint profondément l’enfant, dans son être-même.
La vie réserve bien des imprévus familiaux, joyeux comme tristes, constructeurs comme blessants… Ainsi, un des parents peut faire défaut dans la famille.
On peut compter quatre sortes d’absence d’un parent, dans une famille :
- Par la mort. C’est un traumatisme dont personne n’est responsable. La promesse est toujours d’actualité. Le parent manquant est toujours présent dans la famille.
- Par le divorce. C’est une rupture de la promesse, une sorte de trahison, dont on peut mesurer les conséquences graves sur les enfants d’autant plus qu’ils sont jeunes.
- Par l’abandon qui appartient à la catégorie de la rupture de la promesse. Là, ce sont deux parents qui sont défaillants.
- Par le désir délibéré d’éliminer ce parent à la conception. On a refusé la promesse.
On dénombre donc trois destinées possibles de la promesse que contient la conception :
- la fidélité à la promesse malgré les aléas de la vie,
- la rupture de la promesse
- et la négation de la promesse.
L’adoption d’un enfant abandonné est un effort de réparation par les adultes de la promesse rompue.
J’ai, autrefois, été terriblement peiné lorsque j’ai vu des parents adoptifs demander qu’on reprenne leur enfant si turbulent. Il était effectivement plus que turbulent. Mais dans la filiation naturelle, on ne peut avoir ce genre de regret d’acheteur déçu. On ne peut compter ou s’en prendre qu’à soi-même, précisément à cause de la promesse intrinsèquement liée à la conception.