Quel sens ma vie a-t-elle ? 

Voilà qui contraste avec les aspirations les plus répandues à des âges et des états de santé plus verts. Les gens, lorsqu’ils sont plus jeunes, se fixent souvent la retraite comme objectif. Peut-être est-ce aussi sous l’influence d’une certaine vision du monde du travail. Ils souhaitent vivre le temps qui les en sépare dans l’opulence la plus grande possible et les plaisirs les plus voluptueux pour enfin profiter d’un « repos bien mérité ». 

Mais il faut remarquer que l’argent et les biens, comme les plaisirs accumulés, ne satisfont jamais aucun appétit. Lequel d’entre les riches, quelle que puisse être l’ampleur et la nature de ses possessions, affirme-t-il un jour qu’il est comblé et qu’il s’arrête-là dans sa quête de fortune. C’est dire la vacuité de la soumission à ces idoles-là ! Le tonneau n’ayant pas de fond, il est toujours trop vide… 

Ces préoccupations bien passagères et superficielles disparaissent avec l’âge et les maladies. Elles n’ont véritablement été qu’une façade, dans la jeunesse. Le péché, c’est d’y croire au point de tout sacrifier pour elles, y compris la grâce de savoir à quoi l’on sert. 

Malgré tout, il existe une rédemption qui fait que beaucoup auront une deuxième chance et auront l’opportunité de découvrir qu’en croyant courir après un lièvre, ils auront participé à la chasse au gros gibier. Peut-être auront-ils la grâce de rencontrer quelqu’un qui les aidera, entre le pont et l’eau, à se retourner vers l’essentiel. Inversement, si, d’aventure, une partie de la vie ne parait pas conduire au fruit, elle semble vide à celui qui la vit. On le voit, les deux faces de la problématique s’intriquent sans cesse dans la vie de chacun. Il est important qu’il existe une porte de sortie qui offre, lorsque le temps est venu, de toucher l’essentiel. 

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Un roman pour mieux comprendre la maladie : Est-ce que je nous perds quand je me perds ? Éditions Balland