Co-morbidité, un mot que l’on nous ressasse à longueur de journée. « Vous mourrez si vous êtes atteint par des co-morbidités ! » « Vous serez vacciné en priorité si vous avez des co-morbilités ! »… Mais a-t-on pensé à ce qui est signifié, ce disant ?
La morbidité est comprise comme un « état de maladie, de déséquilibre psychique ou mental plus ou moins profond ». Mais la co-morbidité ?
La co-location est la location en commun avec un autre locataire, le co-voiturage, le fait de partager la voiture pendant un voyage avec un autre voyageur. De manière moins novlange, un collaborateur est celui qui travaille avec un autre travailleur… Il y a donc toujours un autre du même genre lorsqu’on introduit un vocable par un « co ». Dans le cas présent de la co-morbidité, c’est une morbidité, c’est-à-dire une maladie, associée à une autre morbidité. C’est un fait courant qui permet de désigner une concomitance et aussi la synergie des maladies vers une aggravation de l’une sur l’autre.
Mais, ce qui est particulier à l’actualité, c’est que, dans le langage commun, la co-morbidité se suffit à elle-même. Comme si une maladie n’était jamais seule. Un diabète, sans autre maladie est devenu une co-morbidité, de l’hypertension artérielle, également, un sur-poids ou un asthme, de même…
Et, donc, dans l’esprit de nos contemporains, habitués à la peur à force d’entraînement répété pour la provoquer, toute maladie quelle qu’elle soit est maintenant une co-morbidité. Ce qui érige donc toute maladie comme implicitement concomitante à une autre qui devient alors la référence principale en matière de pathologie.
Le COVID est, finalement, devenu l’archétype absolu de la maladie. Toute autre « morbidité » n’existe que par rapport au COVID.
Mais qu’a donc de particulier cette maladie qu’on lui donne ce statut d’étalon et de compagnon obligatoire de nos souffrances ? Si on soustrait au tableau que nous vivons depuis quelques mois les mesures et dispositions imposée par les grands (confinements, port du masque, spots télévisés, déclarations anxieuses quotidiennes des ministres, nouvelles 24h/24 devant les écrans…), que reste-t-il du spectaculaire de ce syndrome respiratoire aigu qui a atteint un certain nombre d’entre nous dont une partie sont décédés ?