Faut-il vivre en institution quand on est vieux ?

Qu’est-ce qu’un EHPAD ? 

Il existe des institutions pour l’hébergement des personnes âgées dépendantes qu’on appelle EHPAD en France, c’est-à-dire Établissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. Malgré tout, il est possible de vivre à domicile quand on est dépendant. On peut arriver à gérer, pour la personne, chez elle, une dépendance cotée GIR 2 (sur une échelle française appelée grille AGGIR allant de 6 – non dépendant – à 1 – entièrement dépendant -). Lorsque la mort approche, une mort qu’il est possible de prendre en charge à domicile, on atteint quasi obligatoirement le GIR 1. 

Actuellement, on n’entre pratiquement plus en institution lorsqu’on ne souffre pas d’une dépendance classée au moins GIR 3. 

Qu’est-ce que vivre en institution ? 

C’est partager un habitat commun, en disposant de locaux privatifs, comme une chambre avec toilette/salle de bains adaptée, de locaux communs, comme la salle à manger, des salons et des salles de réunion. On partage également le personnel avec les autres résidents en présence et en aide à la dépendance.

En institution, grâce au personnel, on accompagne les personnes en leur prodiguant, selon le niveau de leur dépendance, une aide à la toilette, à l’habillage, au repas, au lever et au coucher, aux déplacements dans l’établissement et des soins médicalisés. Des animations adaptées sont également proposées

À quoi sert l’institution en comparaison du domicile ? 

C’est, pour les personnes les plus dépendantes, une manière de réduire les coûts en mutualisant et groupant le logement et le personnel.

Certains pensent aussi, par la sécurité du logement groupé, échapper à la solitude. Il y a d’autres solutions pour cela. J’en parle plus loin. La spécificité des EHPAD c’est donc le D de dépendance.

Quelle est la cible véritable de l’EHPAD ? 

Les personnes âgées qui relèvent de l’EHPAD sont des personnes suffisamment dépendantes pour demander une surveillance permanente. Pour recourir à l’EHPAD, il faut donc avoir besoin d’une aide ou d’une veille quasi-constante, faute de quoi, la personne se mettrait en danger, mettrait les autres en danger ou serait précipitée dans une dépendance plus grande. 

Exemple : une personne qui a besoin d’être emmenée cinq ou six fois aux toilettes chaque jour, alors qu’elle est au fauteuil et ne peut se mettre seule sur les toilettes, a besoin de l’aide d’une tierce personne. Celle-ci doit se trouver quasiment en permanence auprès d’elle pour répondre à ce besoin. Sinon, elle sera contrainte de porter des protections, alors qu’elle n’est pas incontinente. Ce serait une précipitation dans la dépendance. Pas sûr d’ailleurs que l’institution ne tombe pas dans cette dernière solution de facilité. 

Les personnes souffrant de troubles cognitifs sévères, avec des troubles du comportement, sont des cibles quasi-obligatoires des EHPAD. D’ailleurs, plus de 70% des résidents de ces établissements sont atteints de troubles cognitifs. 

Toutes les autres personnes peuvent bénéficier d’une prise en charge à domicile qui est de toute façon moins coûteuse. 

Comment organiser sa vie de personne vieillissante, si on ne souhaite pas vivre en institution, tant que cela n’est pas nécessaire? 

Il faut choisir les conditions de sa vie dans la vieillesse. Cela se prépare plusieurs années à l’avance et continue à se décider tous les jours. Trois objectifs intermédiaires pour cela : 

Anticiper la solitude

  • La famille
  • Accueillir dans sa vie, si c’est possible, des enfants – les siens propres, des enfants adoptés ou aidés – avec lesquels on entretient des relations aimantes et constructives.
  • Ne pas oublier de donner la première place à sa propre famille, par rapport à la carrière et aux hobbies, notamment lorsque les enfants arrivent.
  • S’occuper de ses propres parents et des anciens qu’on rencontre dans son entourage. On y satisfait à la mesure de ses possibilités, en fonction de son âge et de ses responsabilités. L’acte minimal, mais si important, est de rendre visite, d’écrire et de téléphoner…
  • Les amis et relations : Cultiver l’attention aux autres à travers les relations amicales et sociales.
  • Une communauté. Pourquoi ne pas rejoindre une communauté bien organisée : dans certaines résidences-services ou résidences-autonomie (anciens logements-foyers), béguinages, maisons Abbeyfield, communautés religieuses…?

Anticiper la maladie 

  • Avoir des pratiques de prévention à long terme à travers une hygiène de vie, de nombreuses relations familiales et sociales, un sens donné à sa vie.
  • Avoir une activité physique régulière.
  • S’adonner à une alimentation convenable de longue date, porter attention à son microbiote… 

Anticiper la dépendance

  • Nous sommes tous dépendants à un degré ou un autre. En prendre conscience et s’organiser avec cette dépendance pour en faire un facteur de succès et de progrès. 
  • Savoir qu’on sera plus profondément dépendant un jour. 
  • Choisir un habitat adapté à cette dépendance, actuelle et surtout à venir, qui a une influence importante sur toute la vie et atteindra un degré important dans les dernières années. L’espérance de vie en bonne santé est de 67 ans pour les hommes, 69 pour les femmes. À cet âge, il semble sage d’avoir dessiné les contours de ce que sera son avenir en vieillissant. 

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